Etude de l’Oxfam sur les inégalités : dramatique
Etude de l’Oxfam sur les inégalités : un rapport complet et alarmant sur les effets du virus qui a fortement creusé les inégalités.
La crise aggrave les inégalités existantes dans le monde entier et creuse encore davantage le fossé entre les plus riches et les plus pauvres
Oxfam
Etude de l’Oxfam sur les inégalités : + de riches
De manière surprenante la fortune des milliardaires français a déjà dépassé son niveau de février 2020 !
L’Oxfam explique que la France compte actuellement 43 milliardaires et que c’est 4 fois plus qu’après la crise financière de 2008. La fortune cumulée des milliardaires a été multipliée par 8 depuis 2008 pour atteindre 510 milliards de dollars.
La fortune des milliardaires :
- Plus de la moitié ont hérité de leur fortune
- Seules 5 sont des femmes
Selon la banque UBS, « la fortune des milliardaires est largement corrélée à la performance boursière des entreprises dans lesquelles ils possèdent des participations. Depuis le mois de mars, les plans fiscaux d’urgence et les politiques monétaires ont permis une forte remontée des marchés financiers permettant à la fortune des milliardaires de retrouver, dès 2020, des niveaux supérieurs à 2019 ».
Etude de l’Oxfam sur les inégalités : très forte hausse
Les chiffres marquants :
Beaucoup plus de personnes en situation de précarité forte :
+ 1 million de pauvres en France
+ 2,5 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire
+ 150 000 bénéficiaires du RSA
Baisse significatives des revenus :
• Près d’un 1 Français sur 6 ont subi une perte important de revenu
• et c’est 1 Français sur 4 pour les bas revenus (moins de 1 200 euros nets par mois)
L’épargne : un marqueur fort des inégalités :
Selon le Conseil d’Analyse Economique : 20% des Français les plus pauvres ont vu leur épargne diminuer de près de 2 milliards d’euros pendant le premier confinement, alors que 10% des Français les plus riches voyaient leur fortune augmenter de plus de 25 milliards d’euros.
Et le plan de relance ?
L’Oxfam alerte notamment sur les inégalités engendrées par un plan de relance global :
- Moins de 1% du plan de relance est dédié à la lutte contre la pauvreté
- Mesures de chômage partiel inadaptées pour les emplois précaires (contrats courts, temps partiels subis, travail informel…)
- Aides aux entreprises sans fixer aucune contrepartie comme des revalorisations salariales, l’interdiction de dividendes, des mesures écologiques…
Les mesures annoncées par le Gouvernement sont jugées insuffisantes par l’étude :
- Prolongation des indemnités pour les chômeurs en fin de droits
- Aide ponctuelle de 150 euros pour les bénéficiaires du RSA, de l’ASS et pour un certains jeunes en situation précaire
- 100 euros par enfant pour les familles bénéficiant des APL
- 900 euros pour les travailleurs précaires qui travaillaient « significativement avant la crise » devrait arriver pour la première fois en février 2021
Les femmes, les jeunes et les migrants particulièrement touchés
Les femmes sont sur-représentées dans les emplois précaires et en première ligne pendant la crise :
• 95% de femmes pour les assistants maternels, les employés de maisons, les aides à domicile et les aides ménagères
• 91% de femmes pour les aides-soignants
• 87% de femmes pour les infirmiers
• 76% de femmes pour les caissiers et les vendeurs
• 73% de femmes chez les agents d’entretien
• 71% de femmes chez les enseignants
De plus, parmi les cinq millions d’emplois en temps partiel, 3,8 millions soit 76% sont occupés par des femmes. Et selon l’INSEE plus d’1 famille monoparentale sur 3 vit sous le seuil de pauvreté et 85% sont des mères isolées.
Les jeunes et leur contrat précaire aussi en première ligne : entre 2002 et 2018, le taux de pauvreté des 18 à 29 ans a progressé de plus de 50 % et que parmi les 5 millions de pauvres décomptés en France en 2017, près la moitié a moins de 30 ans (51,6%).
Selon Médecins sans frontière, chez les personnes en situation de précarité en Île de France, en majorité des migrants, une personne sur deux aurait été infectée par le coronavirus.
Etude de l’Oxfam sur les inégalités : les propositions
EN URGENCE :
- Augmenter dès à présent les minimas sociaux
- Etendre les minimas sociaux aux 18-25 ans
- Demander une contribution exceptionnelle des plus hauts patrimoines
Les 10 propositions de l’Oxfam pour un modèle plus juste et plus durable :
- Renforcer les services publics pour les missions essentielles
- Utiliser le public pour contrer les inégalités (éducation, santé…)
- Revaloriser les salaires minimum de toutes les branches (surtout du soin)
- Ordonner la transformation écologique des entreprises
- Encadrer les dividendes et les écarts de salaires
- Renforcer la présence des salariés dans les décisions
- Evaluer chaque année l’impact des mesures budgétaires
- Nouvel impôt sur les grandes fortunes
- Suppression des niches fiscales
- Lutter contre l’évasion et les détournements fiscaux
Qui est l’Oxfam ?
La pauvreté et les inégalités ne sont pas des fatalités. Nous pouvons construire un avenir meilleur dès aujourd’hui. Pas seulement pour quelques personnes privilégiées, mais comme un droit pour chacun.e.
Oxfam
Depuis 1988, ils mobilisent le pouvoir citoyen en France pour agir sur les inégalités qui mènent à la pauvreté. En agissant de concert avec la confédération Oxfam, ils exercent, à l’échelle internationale, leur pouvoir d’influence auprès des responsables politiques et économiques. Ils soutiennent les actions de la confédération afin d’apporter une aide humanitaire d’urgence partout où elle est nécessaire.
Pour aller plus loin : téléchargez l’Etude de l’Oxfam sur les inégalités